Confence organis par l' Institut supieur de sciences religieuses , USJ, Beyrouth 1. Former les pasteurs pour le Liban de demain, quels dis ?
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Les enjeux cumiques de la formation thlogique au Liban, quel avenir?
Georges N. NAHAS
Vice Prident et doyen de la Facultde Thlogie Saint-Jean Damasce de lUniversitde Balamand
Prident de lATIME
Evoluant dans un contexte multi religieux et pluriconfessionnel, les chriens sont appel toigner de leur foi salvifique dans un esprit dunitconforme au commandement du Christ qui a voulu que ses disciples soient un comme il Lest lui-me avec le Pe et le Saint Esprit. Les oles de thlogie sont la source de la formation des pasteurs qui guideront ce toignage, mais sont aussi la pointe de la recherche thlogique qui orientera le choix futur du Peuple de Dieu. Quel sens donner alors lcumisme pour lintrer dans la formation thlogique offerte aujourdhui dans nos oles ? Existe-t-il vraiment un commun dominateur interconfessionnel qui peut permettre daborder lcumisme comme le tremplin dun toignage plus efficace ? Y a-t-il de nouveaux terrains possibles dentente auxquels il faut introduire nos futurs responsables pour quils tendent aussi bien dans le discours que dans la pratique vers la rlisation dune unitlimage de lunittrinitaire ?
Tout en essayant de rondre dans ce qui suit cette problatique jessaierai de ne pas trop mattarder sur les aspects abstraits sur lesquels nous pouvons facilement tomber daccord. Mais jessaierai :
1. de relever les difficult rlles qui entravent une vraie formation non pas lcumique mais vers lcumique ;
2. de relever le scandale (au sens biblique du terme) qui arrive cause de nous et qui va lencontre de lesprit cumique ;
3. de relever certains aspects positifs qui pourront re mis en valeur dans la formation thlogique afin de faire de lesprit cumique un ent formateur au lieu dre une composante de politique lhelle des relations entre les Eglises.
Je suis toute fois totalement conscient que lOccident, dans toutes ses composantes chriennes, nous a devanc pour ce qui est des ronses thriques donner au niveau de cette problatique. Mais si je laborde malgrtout ici, cest parce que nous avons envisager ces probles partir de nos rlit et en vue de notre avenir commun. Il ne sagit pas de donner des ronses sttyps, mais dagir pour le bien de nos Eglises et de leur toignage.
Le mot arabe rend tr bien le sens originel du terme oikoumene dont dive le terme cumisme et que nous utilisons sans nous rendre compte de limportance de sa vis santique : La terre habit , autrement dit lUnivers Connu, et cest dans ce sens que lauteur de lEpre aux Hreux lutilise aussi pour parler de la ronciliation avec Dieu. Autrement dit, et pour nous chriens de l oikoumene , lenjeu va au-deldune relation entre les Eglises puisquil sagit d u re que nous sommes appel jouer en tant que porteurs du message de Salut. La ruction qua faite le XXe Sile de la santique de ce terme en a me ruit la port thlogique. Au lieu dre un vecteur salutaire trans-religieux, lcumisme est devenu une affaire de politique entre les Eglises, me si cette politique sattarde aussi sur des probles historiques et/ou dogmatiques et/ou organisationnels. Si je tiens revenir sur cet aspect santique cest que jy ai vu une excellente introduction la problatique de mon intervention : Au lieu dre une raison dentente pour un toignage commun dans l oikoumene nous avons ruit lcumisme une vaste toile de rnions bi, ou multipartites qui sinscrit difficilement dans cette vision de toignage vu.
Nos oles de Thlogie se penchent sur des sujets excessivement importants et dune grande richesse, en particulier (part les Sciences Humaines et les langues incontournables) : La Dogmatique, lHistoire de lEglise et lExe. Permettez-moi de relever ici quelques aspects qui entravent lcumisme en tant que vecteur de toignage aux deux premiers niveaux :
1. La Dogmatique est en gal enseign comme une suite de principes adopt par une Eglise donn pour soutenir sa vie spirituelle dune part et son explication de la Ration Divine dautre part. Cest un cheminement tout fait litime, nessaire et bienfaisant. Reste la question : Quelle est la place de l autre dans cette dogmatique ? Has nous ne le retrouvons que dans la thlogie apologique pour souligner les diffences. Preuve en est des textes rents officiels anant de cette Eglise ou de lautre et qui dendent le principe de lUnique vit seul gage dun salut assur! Dailleurs certains textes religieux toujours en cours sont encore plein danathes et de diffamations contre des personnages consid comme des Pes de la Foi pour dautres chriens.
De plus dans lenseignement de la Dogmatique en cours, tr peu est dit du devoir de toignage comme partie intrante de la continuitdu message de Salut. Cest pourquoi les non-chriens ne sont pas partie intrante de notre Dogmatique. Quelle vision cumique (dans le sens de l oikoumene ) avons-nous des religions africaines, ou des religions millaires dAsie ? Navons-nous pas tout simplement hitle message philosophico-anthropo-historique des scientistes ?
Est-ce dire que nos oles ne doivent pas enseigner la Dogmatique de leurs Eglises respectives ? Absolument pas ! Mais ny a-t-il pas moyen de donner cet enseignement en respectant les diffences au lieu den faire des raisons danathes menant ce que nous connaissons jusque lde prosytisme, ou de refus de lautre, ou me parfois de supiorit?
2. Nous connaissons les mes doires avec notre enseignement de lHistoire de lEglise. Ce nest plus lHistoire du Salut, cest lhistoire des faiblesses humaines inhentes la vie des Eglises dans le Monde. Et comme toute histoire humaine, cest une histoire idlogique dict par des choix priori et qui na rien voir avec notre re dans l oikoumene . Vous savez tous que des anns durant les Eglises dOrient ne connaissaient pas ou tr peu les Pes de lOccident et vice versa ? Il aurait fallu attendre le XXe sile pour quun certain renouveau se fasse dans ce sens, mais il reste beaucoup faire pour rpprendre dans nos Eglises vivre le souci angique des pionniers de luvre cumique dans son sens vitable.
Est-ce que cela doit se traduire par une absence denseignement de lHistoire dune Eglise dont dend une certaine ole thlogique? Evidemment pas. Mais la question se pose au niveau de la place que nous faisons dans nos formations respectives lHistoire de lEglise Indivise loin de la nomenclature has discriminatoire dEglise et dlises.
Ceci ant dit au niveau des cursus de nos oles respectives, il y a lieu de sattarder aussi sur le scandale qui arrive par nos divisions et dont nous sommes responsables directement ou indirectement. La question qui mest pos est claire dans ce sens et dailleurs assez ratrice. Il sagit de penser la formation thlogique au Liban. Cest laussi une fan de nous rappeler l oikoumene . Il y a une terre habit, bien prise dans laquelle nous devons apporter notre toignage. Le faisons-nous ? et comment ? Permettez-moi laussi dre assez critique, le proble se posant sur deux aspects diffents :
1. Il y a avant tout laspect visible de nos divisions qui prend des formes varis et qui prentent du Corps Glorieux de notre Sauveur une image dousue, ensanglant par nos ph et nos discordes. LAmour qui est senscimenter notre union est subordonndepuis des siles une logique juridique qui na de rl que la nostalgie des empires que nous tenons hiter. Cette dissonance pour ne pas dire cette contradiction antre le Message Evangique et la rliteccliale est ressentie par notre environnement humain comme une faiblesse intrinsue la Bonne Nouvelle elle-me. De fait chacun de nous agit comme si l oikoumene est ruite son lise propre, ce qui nous oigne beaucoup des exigences de Jus et des Apres.
Il est important que nos oles de thlogie se penchent sur ces aspects et agissent en tant quagents de rlexion et pourquoi pas en tant que groupes de recherche afin de sortir de cet at de fait. Mais il faut re ltr vigilant et ne pas tomber ici dans le pie intriste qui en appelle une union contre X ! Il sagit dune union pour le Christ et sa prence dans l oikoumene ; ce nest donc ni une union de peur ni une union de dense commune des ints dans la Polis.
2. Le second aspect qui est aussi une cause de scandale est le double langage que nous tenons souvent quand nous passons dune audience interne chacune des Eglises, une audience dite cumique . Ce double langage se refle aussi dans le travail social accomplit ici ou l restrictif, discriminatoire et parfois prosyte. Les exemples que lon peut donner sont multiples ; si certains aspects sont moins voyants et moins accentu quil y a dix ans, cela ne veut pas dire que ce scandale est totalement rolu, et particuliement au niveau du discours.
Or en tant que responsables des oles thlogiques nous ne pouvons pas rester indiffents vis-vis dun at de fait qui peut fausser la base les formations que nous donnons aux futurs pasteurs, penseurs et responsables chriens. Malgrtoutes les difficult que cela reprente nous devons notre jeunesse de lui inculquer le sens de la responsabilitvis-vis de l oikoumene et non seulement vis-vis de leurs lises locales, une responsabilitqui se traduit par une transparence totale dot dune grande humilit Il sagit davouer nos diffences et de les consider comme la plus lourde des croix que la Chrienttoute entie est appel porter, tout en oeuvrant pour une Rurrection des curs dans une union des esprits et des actes.
Quel avenir donc pour la formation thlogique au Liban partir de tous ces enjeux qui sont autant dueils par-devant la progression vers l oikoumene venir suivant les paroles de Saint Paul ? Sans vouloir prenter une sie de propositions comme une recette reme, je me permets tout de me de faire quelques suggestions dont la mise en uvre pourrait re bique.
1. Etablir des sinaires de recherche dans le but daborder la remise en question de nos cursus respectifs partir dune vision cumique qui, sans uder par syncrisme les diffences et les difficult, les envisage comme ant dents de rlexion et de richesse.
2. Envisager des activit communes visant vivre dans l oikoumene la rlit de notre foi remptrice.
3. Mettre sur pied des sinaires dudes portant sur les points chauds de nos diffents afin que nos udiants soient au courant de nos richesses respectives et des finesses de nos discours thlogiques.
4. Etablir des cursus oecumiques intr dans nos diffents programmes dude qui seront pris en charge par des professeurs des diffentes communaut.
5. Mettre sur pied des sinaires dude sur des points dactualitqui mitent une rlexion et un toignage communs partir de nos traditions respectives ancrs dans la rlitlIncarnation.
Chers amis,
Je veux terminer en remerciant mes collues de lUSJ qui mont donnloccasion de discourir devant vous sur un sujet aussi brant. Merci .