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Le the de cette ann nous invite une double mitation ; sur le sens de la sexualithumaine et sur la responsabilithique qui incombe chacun face autrui et face soi-me ; face soi-me et face autrui comme "autres".
La the et la mhode que la Chaire Benjamin Edmond De Rothschild pour l'hique biomicale s'est assign comporte une rlexion commune, interdisciplinaire lors d'une confrontation dialectique et critique entre la Tradition et la Modernitmais alement entre la Foi et la Science. Je chercherai donc me tenir dans l'aluation critique de l'olution du comportement sexuel en Modernitet dans le vu de la foi chrienne selon mon point de vue orthodoxe.
Le but de l'exposest de vous offrir quelques rlexions sur les pruppos anthropologiques pour une hique de la sexualitdans ses dimensions multiples (la rencontre dialogale et l'erveillement, le plaisir et la crtivit la procrtion et l'amour). Et ce en rction critique certaines voix chriennes qui s'ent en contestation de la libation sexuelle dans nos soci contemporaines. Pourquoi ai-je choisi ce point de vue ?
1. Des contestations chriennes et de leurs ambigu thlogiques. Si nous pouvons nous argner de prendre en considation les voix de ceux qui approuvent de manie peu critique (ou me carrent idlogique) la rolution sexuelle, nous ne pouvons pas faire l'onomie d'un dialogue critique avec les voix de ceux qui, face aux changements de comportement sexuel (au niveau individuel et social), se situent dans une attitude oppos. Et ce en n'y discernant que des vitables attentats la dignithumaine, telles des manifestations de notre culture de mort. ant donnle rapport d'interaction entre le sexuel et le social (chez les individus et les cultures) qui ne devrait faire myste pour personne, telles appriations de la "rolution sexuelle" (et scientifique, par ailleurs) constituent un jugement natif sur la Modernit sur notre actualit
Dans l'espace du christianisme historique et pour ne parler ici qu'titre d'exemple, une telle appriation se refle aussi bien dans les textes officiels du Magiste catholique romain, que chez nombre d'eccliastiques et de thlogiens parmi les Orthodoxes et ne manque pas non plus de chez les Protestants ... La libation sexuelle en Modernitfait visiblement proble aux lises institutionnelles. Mais alors qu'il s'agit l'idence d'un malaise commun et trans-confessionnel dans le christianisme face la reconnaissance du plaisir sexuel, il ne caractise pourtant pas l'existence eccliale des chriens dans leur ensemble. Il n'y a pas que la contestation. Il y a aussi au sein des lises historiques, ne l'oublions pas, d'autres voix et d'autres appriations de ladite rolution et de la Modernit
Quelles sont les raisons profondes d'un tel malaise du christianisme historique face l'olution du comportement sexuel dans la Modernitet la reconnaissance du plaisir ? Elles ne sont, me semble-t-il, ni instinctives, ni idlogiques, mais elles se rent une perception spirituelle et, surtout, une reprentation thlogique de l'homme sexudans sa crtion et sa chute, sa remption et son eschatologie spifiques l'une des traditions chriennes : celle qui a finalement pralu en Occident (et s'est infiltrl'Orient) et qui est vivement critiqu du point de vue de la psychologie des profondeurs.
Le rapport de l'homme sa propre sexualit/i> face soi-me "comme un autre" et face autrui "comme un autre" n'est pas simple. Il rece des probles existentiels, spirituels et hiques multiples et des risques pratiques considables, nous en sommes tous conscients. Mais je soutiens ici et l'illustrer dasserait le propos de ce soir que sous l'angle spirituel et thlogique, les probles hiques ne se situent pas lod'habitude ils sont situ par certaines voix officielles dans le christianisme mais plut ailleurs ; et que, par consuent, l'affrontement des risques pratiques (dans l'idie du Sida entre autres) doit re pensnon pas avec une autre hique mais autrement : l'aide d'une rlexion avec d'autres pruppos anthropologiques et spirituels, l'aide d'une hique "autre". C'est la raison profonde du choix de mon approche anthropologique explicitement thlogico-spirituelle de la question qui nous occupe ce soir.
2. De la reprentation et de la sexualit en thlogie Pruppos hermeutiques. La conviction prlable mon exposest pour le dire avec J.M. Pohier qu'il importe de reconsider la position gale du christianisme en matie de sexualit de la consider de nouveau et sans pruger du rultat de cette considation. Et cela pour le bien de tout le monde : pour le bien des non-chriens et des non-croyants lorsque nous leur compliquons, sinon la vie du moins la perception qu'ils peuvent avoir de notre propre vision sur la sexualitet la foi dans l'Ultime aussi bien qu'nous, chriens, et pour les mes raisons. Je suis persuadpour parler avec l'orthodoxe T. Hopko que
la question de la sexualithumaine [...] est la question cruciale de notre temps [...] celle qui sous-tend et affecte la rlexion contemporaine portant sur tous les grands probles : Dieu, le Christ, l'Esprit, l'lise, les sacrements et la Crtion elle-me. La ronse que nous apporterons aux questions relatives la sexualithumaine sera, mon avis, le principal crite de demain pour aluer l'orthodoxie ou l'hodoxie de notre thlogie et de notre vie.
La question anthropologique et par consuent hique de la sexualit(ou plut des sexualit, plurielles, des humains) sera ici abord d'un point de vue thlogico-spirituel qui se veut conforme l'orthodoxie biblique et patristique dans le cadre d'un dialogue plus vaste entre Christianisme et Modernit Il n'est pas inutile de priser que, suivant les donn de la psychanalyse, je distinguerai la sexualit/i> proprement dite en tant que structure anthropologique, de son expression privili, mais pas unique, qu'est la gitalit Sur ce je voudrais faire quelques prisions :
a. L' "anthropologie sexuelle" un acquis scientifique au service de l'homme constitue mon sens la seule base commune de tout dialogue critique entre le Christianisme et la Modernitsur la sexualit(et, entre chriens, soit dit en passant, sur les reprentations du donnrdans l'expience de la foi, de l'espance et de la charitla lumie de l'Ultime). Ce que chacun de nous peut faire, les croyants notamment, c'est de "recevoir" ou de contester, mais de manie critique dans tout les cas, les donn de cette anthropologie. Et ce partir de notre expience de sens et de vie dans la foi l'Ultime et la communion l'autre.
b. Je veux parler de la sexualitselon ma double expience, de la foi chrienne et de la sexualithumaine, d' un "point de vue orthodoxe". C'est en effet dans une telle perspective que j'ai l'honneur d're invitprendre la parole ce soir. Mais, permettez-moi de me poser devant vous une question, indispensable du point de vue de l'honnetintellectuelle bien qu'assez technique et apocryphe pour les non initi, en vous demandant l'indulgence : que veut dire un "point de vue spifiquement orthodoxe", comment le derminer et sur quelle base ?
La ronse cette question ne va pas de soi puisque comme J. Zizioulas le mropolite de Pergame et inent thlogien du Patriarcat de Constantinople l'exprime fort bien, contrairement aux autres confessions chriennes la Catholicitorthodoxe n'a pas de sources spiales pour puiser son identitconfessionnelle : les Orthodoxes n'ont pas d'homologue ni par rapport au Concile Vatican II de la Catholicitromaine, ni par rapport la Confession d'Augbourg du Protestantisme, ni non plus par rapport aux "39 articles" de l'Anglicanisme ; et ce qui fait autoritchez eux, savoir la Bible et les Pes dans la foi, leur est commun avec le reste des Confessions chriennes. Or, il semble selon l'auteur pritet je m'associe pleinement son avis que le "point de vue spifiquement orthodoxe" n'est pas quelque chose que l'on puise des sources spiales, mais que cela tient l'interpration des ces sources mes que les Orthodoxes partagent avec le reste des chriens.
Parler d'un "point de vue orthodoxe" implique pour moi parler d'abord partir de la "situation culturelle" (et des donn scientifiques) qui est la nre aujourd'hui et non pas partir de celle d'un passjamais rolu ; mais aussi parler dans la me attitude existentielle du point de vue de l'expience croyante, que l'attitude des Pes lorsqu'ils assumaient la culture et les donn scientifiques qui aient les leurs la lumie de la foi l'Ultime ; et lorsqu'ils manifestaient cette assomption critique de la culture (et des ses donn) par leurs affirmations croyantes et leurs options hiques. Les nres, si vraiment elles se veulent orthodoxes, se doivent d're "homologues" aux leurs, correspondant la me attitude de foi face aux nouvelles donns. Le rapport entre notre "situation" culturelle et notre attitude dans la foi se doit d're al au rapport entre la "situation" culturelle des Apres et des Pes et leur attitude dans la foi en l'Ultime. Attitude, la nre, qui devrait s'exprimer travers des assertions nullement identiques et ritives, mais autres et nouvelles, bien qu' "homologues" dans la me existence croyante, c.d. dans la me foi (oJmologiva pivstew"). "Non nova sed novquot; selon l'ancien adage. Du point de vue orthodoxe, une fiditlibre et crtrice l'expience croyante des Apres et des Pes implique la continuitselon leur esprit travers (et non malgr la discontinuit/i> selon leur lettre, en ouverture au futur de l'homme avec Dieu en Christ.
3. Questions capitales. Toute anthropologie, selon l'acquis des sciences ou selon la foi en l'Ultime, implique une certaine perception de ce qui constitue l'humanit/i> des humains. L'anthropologie scientifique conside l'humanitselon l'actualithistorique de l'homme et la thlogique, selon son but ultime. Je conside raison ou tort la suite de ce que je crois re la mhodologie patristique, que les deux approches de l'humanitde l'homme loin de s'exclure, elles se trouvent entre elles dans un rapport dialectique permanent de manie asymrique : la vision de l'humanitde l'homme selon l'Ultime conditionne la perception de cette humanitselon l'actualithumaine.
Ceci ant dit, une vision de la sexualithumaine du point de vue orthodoxe se doit d're, me semble-t-il, la fois conforme aux observations scientifiques en regard de la "nature" humaine, en regard du fonctionnement de l'humanitde l'homme en chacun des hommes et des femmes, concrement, telle qu'elle se re progressivement nous par les sciences. Je fais rence une "nature" qui n'existe que concrement et comme "contenu" de toute particularitexistante, une "humanitquot; d'homme qui ne digne pas une abstraction de l'esprit (objectiv en elle-me de manie maphysique) mais le contenu de tout re humain.
Mais conforme aussi ce qui rele de l'eschaton, la vocation personnelle comme but ultime de chacun de nous, homme ou femme, telle qu'elle se re en Christ "une fois pour toutes" (ejfavpax) et constamment (eij" tevlo"), dans l'expience croyante : re aux yeux de Dieu un alter Christus de manie unique. Je me re ici une vision de foi dans l' "re personnel" de l'homme, cr prisent en vue de l'Ultime en tant que "personnel" ; cr "selon l'image" (eijkw;n) et vers la "ressemblance" (oJmoivwsi") prisent les Pes de l' "re personnel" du Crteur.
Cette "personntquot;, qui caractise partant l're de Dieu et successivement celui de l'homme, se dit en termes d'unicitet d' altit de transcendance et de libert/i> dans la relation gratuite l'autre et la libertenvers soi-me. Il s'agit d'un re en tant qu'unicitlibre (de manie transcendante et autre) dans la relation me (et non malgrcette relation) l'autre unique et libre qui appartient proprement Dieu en lui-me (selon sa nature), et caractise apr coup l'homme dans sa communion avec Dieu (selon sa vocation). Je reviendrai constamment tout au long de mon expossur tous ces points qui me semblent importants du point de vue patristique.
4. Donn scientifiques et expience croyante Le point concernant l'articulation pertinente entre les donn scientifiques et l'expience de la foi dans la communion l'Ultime me semble assez dicat propos d'une vision anthropologique cohente et d'une hique de la sexualithumaine du point de vue chrien.
Il y a, me semble-t-il, une continuitprofonde en hique de la sexualitentre la perception scientifique et la vision croyante et ce malgrla spificitde la foi en son ordre propre (qu'est l'Ultime) comme de la science au sien (qu'est l'actuel). Continuitdue la bontfoncie, malgrtout, de la Crtion (Gen. 1,31), au non-rtable, malgrnos infidit constantes, de la promesse constamment (re)crtrice du Tr-Haut. La "nature" est dynamique et elle se situe dans (en se laissant percevoir travers) la promesse crtrice selon l'Ultime de Dieu. Comme telle elle peut et elle doit nous enseigner, travers les sciences, sur les fonctionnements de la sexualitde l'homme. Loin de m'opposer l'utilisation de la "nature" (et de la "loi naturelle") en hique chrienne, biomicale notamment, je plaiderais pour sa prise en charge par les chriens dans une attitude la fois critique et prophique ; lors d'un discernement dans l'Esprit des eschata du "sens ultime", "personnel", de la "nature" humaine psycho-biologiquement sexu ; de cette "nature" ou humanit/i> des humains quelle qu'elle soit, progressivement doil nous par le biais des sciences. C'est ce propos que les remarques de J-M Pohier du point de vue de la rence la "nature" rence traditionnelle dans la thlogie catholique, mais aussi patristique ajouterais-je de ma part et des malentendus quant une telle rence, me semblent fort pertinentes.
Cette rence la nature, et le concept de loi naturelle qui en rulte, auraient sans doute suscitmoins d'uivoques si l'on n'avait pas trop souvent oublique cette nature, et par consuent la fan dont elle peut fonder une loi, ne pouvait re connue que par l'observation de ce que S. Thomas appelait les "naturales inclinationes". Elle n'est donc point le rultat d'une duction partir des principes maphysiques ou autres, mais au contraire celui d'une induction partir des faits qui manifestent l'existence et l'orientation de ces tendances. [...] Contrairement aux apparences, la fiditce traditionnel recours de la morale catholique la nature ne consiste point ruser les faits ainsi douverts au nom d'une lecture, si vable soit-elle, dont les inductions auraient transforms en principes, mais au contraire prendre ces faits comme ce qui seul peut nous apprendre ce qu'est la "nature".
5. La sexualithumaine la lumie de la "personntquot; de l'homme. Ayant ainsi plaiden faveur de la continuitprofonde de la vision de l'humanitde l'homme en son but ultime (dans la foi, l'espance et la charit avec cette me humanittelle qu'elle nous est constamment et progressivement doil et pere d'apr les donns actuelles de la science, je dois m'expliquer sur la spificitde la vision "personnelle", dans le sens orthodoxe du terme, de la nature humaine.
La Catholicitorthodoxe situe l'identitet le contenu, ultimes et donc originels, de l'humanit/b> de l'homme dans sa personnt/b>, dans son re de "personne". Elle de dans la profondeur de chaque re humain une "personne" (identitrelationnelle) unique et non-rtable, irructible et transcendante c.d. libre en elle-me et par rapport elle-me ; une identitunique faite "l'image" projet divin en vue de la ressemblance du Tr-Haut tel qu'il est en Lui-me en s'offrant constamment nous dans son Christ.
Lorsque je parle de la "personntquot; de l'homme cr "l'image et vers la ressemblance divine" je fais allusion sa libertd'autodermination sa capacitde transcender les limitations que sa nature cre lui impose (en tant que cre, donn) et sa capacitde relationalitlibre. Et ce dans le sens d'une double orientation dynamique de direction et d'ouverture l' "Ultime" et l' "Autre" au sens vocationnel et ontologique des termes ; Dieu incr dans son Royaume au Crteur et Sauveur qui constitue dans son Royaume le but absolu et transcendant de la plus-value de l'existence, de l'humanisation dynamique de l'homme autrui et au monde (dans le me Royaume).
Chaque re humain en tant que "personne", dans le sens spifique premment oqudu terme, constitue une unique "ice" du Dieu Unique, une unique identitrelationnelle autre et libre en tant qu'expression finie de son infinitauto-exprim. C'est cette "personntquot; que l'homme reit en fondement vocationnel comme "projet unique" devenir ce qu'il est : une identitnon-rtable et irructible l'intieur me de l'espe (du sexe, de la race etc) laquelle elle appartient.
C'est sous l'angle d'une telle "personntquot; transcendante et libre que nous pouvons constituer en Christianisme un sens "en vitquot; et une hique "autre" pour la sexualithumaine. Et ce compte tenu des douvertes scientifiques les plus rentes (en matie de psychologie, de biologie, de gique, de sociologie ...) lairs quant l'ultime du "sens" par le rit biblique des origines ("me et femelle il les cr", Gen. 1,27 dans sa relecture en Christ ressuscit"il n'y a pas d'homme et de femme, car tous vous res un en Christ Jus", Gal. 3,28).
De mon point de vue, je me sens obligde recevoir la vision de la sexualitselon l'actualithistorique de l'homme la lumie de son but ultime tel qu'il est vu et attendu en Christ. Ce faisant je conside l'identitde chaque re humain, non seulement selon sa diffentiation sexuelle (au niveau de l'actualithistorique) mais encore plus profondent : selon son unicitvocationnelle qui lui constitue proprement parler l'unicitautre, personnelle (au niveau de son but ultime). Le sens profond de la diffentiation sexuelle de chaque homme ou femme du monde que rele de l'actualithumaine se doit d're compris sous l'angle de l'unicitvocationnelle et ultime qui constitue l'identitproprement personnelle des humains. En tout homme ou femme, le sens profond, prophique et ultime de sa diffentiation sexuelle et de sa sexualitdans ses expressions multiples ne pourrait re ni constituni per qu'partir de son unicitvocationnelle selon l'Ultime qui est proprement personnelle. Ceci me semble fondamental pour une comprension renouvel de la diffence sexuelle et des rapports entre les sexes comme pour une hique "autre" des comportements sexuels.
Je parlais tout-l'heure de la constitution sexuelle (au niveau psycho-biologique et selon l'actuel) de l're humain en rence l'anthropologie sexuelle des Sciences en continuitavec (et distingu de) sa constitution personnelle (au niveau vocationnel et selon l'eschaton) en rence anthropologie christique spifiquement "personnelle". Je persiste plaider pour le dhiffrage de la premie dans l'horizon et la perspective de la deuxie en vue d'un discernement chrien du sens de toute sexualithumaine la lumie de l'Ultime. C'est lors d'un tel dhiffrage que l'autre passe avant l'autre sexe, pour le dire avec D. Singles que je cite.
Ainsi consid, la diffence sexuelle n'est pas totalisante. Elle est seconde par rapport une altitplus profonde de l're humain, savoir la non-cocidence avec sa propre origine. [...] La premie diffence entre les res humains n'est pas le sexe, mais une originalitqui n'est pourtant pas la crtion propre de chacun. La diffence de chacun est, d'abord, une relation avec l'autre avant d're une relation avec l'autre sexuel. [...] Ce qui est propre ou spifique un re humain ne rele pas d'abord l'anatomie [psycho-biologique], mais la libert Tout le reste est second par rapport celle-ci, propos du dir et non du subir. La vitable diffence est un projet en devenir.
6. Pour une hique chrienne de la sexualit du plaisir et de l'amour. Le propre de cette vision des humains en tant que "personnels" est de porter toignage, me semble-t-il, au "projet unique en devenir" du Tr-Haut pour chaque homme et chaque femme de tous les temps. Ce "projet" ontologique de Dieu constitue pour nous une rence hique : la vocation propre chacun de douvrir et de vivre dans un sens authentiquement personnel notre constitution sexuelle quelle qu'elle soit et avec tout ce qu'elle implique. Cet appel personnel du Tr-Haut tout re humain concrement sexu(dans sa situation existentielle et son histoire absolument uniques) est prophique selon l'eschaton "en faveur" de chacun de nous. Chacun de nous, homme ou femme, c'est du Crteur qu'il reit sa sexualitdans ses dimensions multiples (la rencontre, la procrtion, le plaisir, la crtivit... ) en tant que bonne et belle. Et ce malgrson ambiguactuelle, due notre ambivalence existentielle, tiraill comme nous le sommes entre le salut et les chutes, entre le Ressuscitet le nnt. Nous la recevons la fois comme don (l'origine) et comme vocation (pour la fin), comme un "don vocationel", commun tous et personnellement diversifi
Si, comme je le pense du point de vue orthodoxe, la vocation constitutive pour les humains d're l'image de Dieu et en vue de sa ressemblance Lui en Christ consiste dans l'affirmation de la "transcendance" de la "personntquot; humaine ; si cet "re l'image de Dieu" a un sens global et inclusif ne se limitant point l'une des multiples dimensions de l'homme concrement existant (dimension corporelle, spirituelle, psychique, affective etc.) ; alors cette vocation doit alement imprner notre sexualiten ses expressions multiples. C'est loje situe l'appel de Dieu tout homme ou femme assumer rllement, profondent, et ger de manie responsable et libre, dans le respect de soi-me et de l'autre, sa propre sexualit; en vue de sa personnification dynamique et constante, dans la joie et l'erveillement que toute rencontre authentique comporte, lors du partage du plaisir et de l'amour.
Mais pour ce faire une purification de nos dirs serait indispensable ; une purification qui ne concernerait pas les objets comme tels de nos dirs ni les "lieux" de nos plaisirs, une purification qui ne serait pas vue comme refoulement mais bien plut comme transfiguration du dir et du plaisir sexuels. Que veut signifier dans ce contexte le terme de transfiguration ? Il signifie non pas la suppression des objets du dir (dans leur refoulement), ni l'abstention du plaisir, mais l'inversion de perspective lors de notre rence (non refoul) ces objets lors de la rencontre interpersonnelle et du partage du plaisir sexuel. L'autre ainsi que nous-mes nous sommes uniques et libres d'une liberttranscendante. Il serait bien que nos dirs de possession en sexualitpuissent se changer en plaisirs de donation dans l'erveillement face l'autre, la reconnaissance de nos unicit respectives, le partage du plaisir et la joie de la rencontre.
C'est cette vocation personnellement diversifi et unique en chacun de nous qui devrait dimiter, mon sentiment, la perpective chrienne d'une hique "autre" de la sexualitet du plaisir, dans nos amours humains. Afin que ceux-ci puissent entrer, finalement et jamais malgrleur finitude de crs et notre ambivalence existentielle post peccatum dans l'ernit/i> de Dieu la lumie de son Royaume.